GUIDE BORDEAUX

“Nous sommes arrivés en 1975. La propriété est idéalement située en hauteur, au-dessus de Roc de Cambes. Le terroir est composé d’argilo-calcaire avec des graves ferrugineuses par endroit qui sont superbes. On domine plus la Dordogne que la Garonne. Nous avons surtout œuvré à pérenniser ce qui existait déjà et à valoriser des coteaux qui avaient été abandonnés. Par rapport à des appellations comme Saint-Emilion et Médoc qui étaient connus, nous avions une image de marque à construire et à valoriser notre compétence et notre travail. Dans les années 1980-1990, il y avait une vraie dynamique avec des opportunités fantastiques comme les 6 hectares de coteaux exceptionnels que nous avons pu acheter au-dessus de Bourg.Nous avons aménagé les chais en 2002 en les équipant de cuves inox avec la thermorégulation automatique, avons fait le choix de mettre nous-mêmes le vin en bouteilles à la propriété pour mieux maîtriser la qualité d’un bout à l’autre. Je me suis pris de passion pour mon métier, mon appellation et par philosophie personnelle, je me suis investi totalement, peut-être trop d’ailleurs, dans le Syndicat viticole où j’ai été pendant 10 ans, responsable de la promotion des Côtes de Bourg. Je crois qu’à l’époque, nous avons fait un travail de fond très conséquent. On s’est mis à parler des Côtes-de-Bourg alors qu’on n’en avait jamais entendu parler auparavant. Mes successeurs n’ont pas su donner la même impulsion. Le métier de viticulteur est tellement beau et enthousiasmant, chaque année est un peu comme une grossesse. “L’accouchement” est parfois difficile, parfois formidable. Le 2009, ma 33e vendange, a été un millésime superbe extrêmement prometteur et qui fera date !”